I-
NOTION DE DROIT FISCAL :
1- Définition :
Le droitfiscal est défini comme
étant l’ensemble des règles de droit destinées à permettre à l’Etat de percevoir,
auprès des citoyens, leur contribution aux charges financières exigées par
l’intérêt public.
Le droit fiscal réglemente les
relations financières entre les pouvoirs publics et les contribuables
(personnes physiques ou morales) à travers un certain nombre de prélèvements
fiscaux sous forme d’impôts et taxes.
2- Sources de droit fiscal marocain:
La fiscalité marocaine tire ses
lois de plusieurs sources notamment :
a-
Les sources législatives :
-
La constitution ;
-
La loi fiscale votée par le
parlement ;
-
Les traités et les accords
internationaux ratifiés par le parlement ;
b-
Les sources réglementaires :
-
Les décrets et arrêtés
conformes à la loi émanant du pouvoir exécutif.
c-
La doctrine :
Elle
regroupe l’ensemble des écrits et interprétations des personnes du domaine
fiscal (professeurs, analystes, avocats, juges, intellectuels) ainsi que les
commentaires des textes de loi et les modalités de leur application
(instructions, circulaires, notes, réponses du gouvernement aux questions
posées au parlement).
d-
La jurisprudence :
Elle
regroupe l’ensemble des jugements rendus par les tribunaux compétents à
l’occasion de contentieux entre le contribuable et l’administration.
II-
NOTION D’IMPOT:
1- Définition :
L’impôt est un prélèvement
pécuniaire subi par les contribuables, personnes physique et morales, afin de
couvrir les charges publiques.
2- Caractéristiques
de l’impôt :
-
L’impôt est un prélèvement
obligatoire ;
-
L’impôt est prélevé sans
contrepartie immédiate ;
-
L’impôt est un prélèvement
pécuniaire ;
-
L’impôt est destiné à couvrir
les dépenses publiques ;
-
L’impôt est un procédé de
répartition des charges budgétaires entre les individus ;
-
L’impôt est un instrument
d’intervention économique et sociale.
3- Distinction
entre l’impôt et les autres prélèvements :
On peut
distinguer l’impôt de la taxe, la redevance et la parafiscalité :
a- La
taxe :c’est un prélèvement obligatoire payé en
contrepartie d’un service direct rendu par la collectivité, tandis que l’impôt
est sans contrepartie directe.
Exemple :
la taxe des services communaux (ex taxe d’édilité)
b- La
redevance :c’est un prélèvement obligatoire qui est du par les
usagers en contrepartie de l’utilisation d’un service public. Elle ne s’impose
qu’aux utilisateurs effectifs.
Exemple :
la redevance de l’eau et de l’électricité, la redevance de
l’audiovisuelle.
c- La
parafiscalité : c’est un prélèvement effectué dans un intérêt
économique et social au profit des organismes sociaux. Elle s’apparente à
l’impôt car c’est un prélèvement obligatoire et sans contrepartie directe. Mais
elle est affectée à des organismes déterminés.
Exemple :
les cotisations à la CNSS et à la CIMR.
III-
CLASSIFICATION DES IMPOTS:
Plusieurs classifications sont possibles. On retient ici la
classification économique et la classification administrative :
1- Classification
économique :
C’est une classification d’après l’assiette de l’impôt, c’est-à dire la
base de l’imposition. On distingue l’impôt sur le revenu et l’impôt sur la
dépense.
a- L’impôt sur
le revenu : source ou origine de la richesse, le revenu est imposé au moment de
sa perception ou de sa production.
Exemple : impôt sur le revenu (IR), impôt
sur les sociétés (IS).
b- L’impôt sur
la dépense : emploi de la richesse. L’imposition est effectuée au moment où le
revenu est dépensé ou consommé.
Exemple : taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
2-
Classification administrative :
C’est une classification d’après le
recouvrement de l’impôt. On distingue l’impôt direct et l’impôt indirect :
a- Impôt direct :
sans intermédiaire, il existe une relation directe entre le contribuable et le trésor
public.
Exemple : impôt sur le revenu (IR), impôt
sur les sociétés (IS).
b- Impôt
indirect : avec intermédiaire, il existe un tiers collecteur qui intervient
pour encaisser l’impôt et le reverser au trésor public.
Exemple : taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
IV-
TECHNIQUES FISCALES DE TRAITEMENT DE
L’IMPOT:
Le processus de l’étude de l’impôt repose sur une
démarche qui porte sur le champ d’application, l’assiette, la liquidation et
enfin le recouvrement de l’impôt.
1- Le champ
d’application : trois éléments permettent de déterminer le champ
d’application de l’impôt : l’opération imposable, la personne imposable et
la territorialité de l’opération.
Exemple :
les opérations de ventes réalisées par une société au Maroc.
2-
L’assiette : c’est la base imposable,
c'est-à-dire la matière sur laquelle repose l’impôt. L’assiette s’analyse par
une détermination opérée dans la matière imposable pour délimiter une base de
calcul de l’impôt. C’est le montant auquel s’applique le tarif de l’impôt.
Exemple : le
résultat fiscal est la base de calcul de l’IS.
3- La
liquidation :c’est le calcul de la somme due par le contribuable
sur la base de l’assiette. La liquidation est effectuée soit par le
contribuable lui-même (IS, TVA), soit par l’administration fiscale (T.H et
T.S.C, IR). Deux types d’imposition peuvent être distingués :
-
Imposition proportionnelle : l’impôt est
proportionnel lorsqu’il croit proportionnellement à la matière imposable. Le
taux est constant quelque soit la base d’imposition. Exemple : IS = 30%
RF.
-
Imposition progressive : l’impôt
est progressif lorsqu’il croit plus rapidement que la matière imposable. Le
taux augmente eu fur et à mesure que s’accroit la base d’imposition.
Exemple : IR.
4- Le
recouvrement de l’impôt:c’est l’ensemble des techniques et
démarches qui ont pour objectif le paiement de l’impôt. Il se fait de trois
manières suivantes :
-
Paiement spontané : le
contribuable prépare sa déclaration fiscale et s’acquitte de l’impôt dont il
est redevable sans recevoir de document administratif. Exemple : TVA.
-
Paiement par voie de rôle : le
contribuable reçoit un avis d’imposition (rôle) émanant de l’administration
fiscale pour payer ses impôts. Exemple : IR, T.S.C.
-
Paiement retenu à la source : le
contribuable donne l’autorisation à son employeur ou à sa banque de prélever le
montant de l’impôt au moment du paiement. Exemple : IR salarial,
IR/PPRF
Le module de la fiscalité sera divisé
en deux paries : une partie sera consacrée à la fiscalité locale où on va
traiter successivement la taxe professionnelle, la taxe d’habitation, et la
taxe des services communaux.
La deuxième partie traitera
respectivement la taxe sur la valeur ajoutée, l’impôt sur les sociétés et
l’impôt sur les revenus.
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