Objectif du
cours :
-
Aborder les concepts de veille stratégique,
d’intelligence économique
-
Identifier et comprendre les étapes du processus de
surveillance de l’environnement
-
Connaître les différentes formes et enjeux de la
veille & intelligence.
-
Appliquer des outils de mise en place des activités
de veille d’intelligence ?
Descriptif du
cours :
Introduction
générale :
contexte et enjeux des activités de veille & intelligence
Thème
1 :
activités de veille et d’intelligence économique :
-
Définition (environnement ; information ;
décision)
-
Typologies (veille et intelligence économique)
-
Domaines
Thème
2 :
processus de surveillance de l’environnement :
-
Définition des besoins
-
Recherche de l’information
-
Traitement de l’information
-
Diffusion de l’information
Thème
3 :
Benchmarking
Conclusion
générale :
bénéfices et limites de la veille :
Bibliographie, support
de cours utilisé :
-
La veille stratégique sur l’internet, H. Samier et
V. Sandoval, Hermes Science, 2002.
-
L’intelligence économique, F. Jakobiak, Editions
d’organisation, 2004
-
L’intelligence économique appliquée à la direction
des systèmes d’information, Cigref 2005
Méthode :
-
Cours, travail personnel et travail en groupe.
-
Chaque semaine est composée d’apports théoriques, de
nombreux exemples et de mises en situation, avec une approche interactive où la
participation de chacun enrichit les connaissances du groupe.
Introduction :
§ Mondialisation
des marchés : l’art de l’entreprise globale, internationale, décentralisée
§ Concurrence
accrue : être de l’hyper concurrence / fin des marchés protégés et des
monopoles
§ Explosion de
TI : le Net a révolutionné notre vision et notre rapport à l’information
§ Rythme
d’innovation élevé : « Loi de Moore » / durée de vie
raccourcie des produits
§ Nouveaux
consommateurs : « professionnalisation » de la consommation /
infidélité / exigence de prix et de qualité.
Partie 1 :
L’analyse
de la littérature sur le concept de veille et d’intelligence
économique permet de relever de premier constat relatif à la diversité
terminologique caractérisant ce concept. En effet, de nombreux termes et
définitions sont proposés dans la littérature pour désigner cette activité.
La
diversité et la multiplicité des termes et des définitions désignant cette
activité exprime sans doute la richesse de ce domaine, mais paradoxalement ce
foisonnement peut prêter à une certaine confusion aussi bien entre les termes
utilisés (veille, intelligence, surveillance…) qu’entre les dimensions
théoriques mobilisées.
I.
Aperçu de la terminologie utilisée :
A
partir de l’étude des titres des ouvrages et de publications publiés depuis
1967, C. Cohen a recensé au moins 25 expressions différentes dans les
publications anglo-saxonnes et tout autant dans les articles francophones.
Il
n’est pas de notre ambition d’entrer dans un débat portant sur la portée de
chacune de ses expressions, nous nous limitons à présenter les principales
expressions ainsi que leur définition. (Voir tableau).
La
lecture de ce tableau, qui ne prêtant pas être exhaustif mais représentatif des
définitions et termes proposés dans la
littérature, permet de confirmer la diversité terminologique et sémantique qui
règne dans le domaine de la veille et intelligence économique.
Dans
la littérature francophone, ce sont les termes de veille stratégique et
d’intelligence économique qui ont pris un ascendant sur les autres termes.
Dans
ce contexte, de nombreux chercheurs se sont intéressés à la différence entre
ces deux termes souvent utilisés de façon interchangeable. L’examen de travaux
nous permet de relever 2 principales différences mises en avant par les
chercheurs : l’une relative au degré d’engagement de chaque activité,
l’autre à la phase à laquelle intervient chaque activité.
En
effet, le terme intelligence présenterait des connotations moins passives que
celui de veille. De ce fait, l’intelligence traduirait une activité plus large
et plus dynamique que la veille, elle serait plus orientée vers des actions
d’influence de l’environnement et de protection de l’information ; alors
que la veille se limiterait à observer l’environnement de façon moins active.
D’autres auteurs voient en la veille une étape pour réaliser l’intelligence.
Cette dernière se baserait sur les résultats fournis par l’activité de veille.
3
fonctions majeures caractérisent l’I.E. : (littérature francophone)
-
Anticipation : détection des menaces et des
opportunités ;
-
Protection : gestion du patrimoine scientifique
et technologique des savoirs et des savoir-faire (brevets, marques…)
-
Influence : réseaux, lobbying…
Du
côté anglo-saxon, se sont les termes de business intelligence (BI) et de competitive
intelligence (CI) qui sont les plus utilisés dans la littérature. Si dans
certains travaux les termes semblent être utilisés de façon indifférente, dans
d’autres travaux les auteurs tentent de marquer une différence entre eux.
Pour
certains auteurs, la différence résiderait dans la nature de l’information en
question. Ainsi, l’activité du BI s’appuierait sur des informations de nature
quantitative, alors que celle de CI se baserait sur des informations de type
qualitatif.
Pour
d’autres auteurs, la différence proviendrait de l’étendue et de la profondeur
associée à chaque activité. La BI serait une pratique plus large et moins
profonde, tandis que la CI serait considéré comme une activité moins large et
plus profonde.
Le
Benchmarking :
Processus
continue et systématique d’évaluation des produits, des services et méthodes
par rapport à ceux des concurrents les plus sérieux et des entreprises
reconnues comme leaders ou chefs de file.
·
Le Benchmarking = point de référence à partir duquel
l’entreprise se fixe des objectifs – étalonnage comparatif.
·
Est un outil pour identifier, établir et parvenir à
des critères d’excellence.
·
Il s’applique aussi bien aux produits qu’au
processus, à l’industrie comme aux services.
·
A condition de prendre comme « étalon »
les BEST IN CLASS.
Le
Benchmarking consiste à identifier les pratiques jugées les plus remarquables
et à les implanter dans sa propre organisation en vue d’accroitre le niveau de
performance.
Les
différents types de Benchmarking :
Interne :
-
Il s’agit de comparer vos opérations à d’autres
opérations similaires à l’intérieur de votre propre organisation
(établissement, filiale, service…)
-
Ce type de Benchmarking est le plus facile à étudier
et à mettre en œuvre : les données et les informations sont disponibles et
les problèmes de confidentialité réduits.
-
On reste dans les mêmes « paradigmes ».
Concurrentiel :
-
Il s’agit de comparaisons spécifiques de concurrent
à concurrent pour le produit, la procédure ou la méthode qui vous intéresse.
-
C’est pour ce type de benchmark qu’il est le plus
difficile d’obtenir des informations.
-
Le Benchmarking en association avec un concurrent
implique des considérations légales très strictes.
Leader :
-
Il s’agit de comparaisons avec des fonctions
similaires, dans des entreprises non concurrentes, dans le même secteur
d’activité ou pas.
-
Processus similaire dans le même secteur mais non
concurrentiel.
-
Processus similaire dans un autre secteur.
-
Processus différent dans un secteur différent mais
avec les mêmes problématiques.
-
Il est plus facile de rassembler des informations
pour ce type de Benchmarking qui conduira à des techniques novatrices.
Interne
|
Leader
|
Concurrentiel
|
|
|
|
II.
Aspect sémantique de concept de veille
et d’intelligence économique :
L’examen
des travaux de recherche permet de relever 3 dimensions qui reviennent souvent
dans les définitions rencontrées : Activité informationnelle, orientée
vers un ou plusieurs aspects de l’environnement dans le but de soutenir le
processus de décision.
1.
Une activité informationnelle :
Ensemble
d’opérations autour des quelles circulent les opérations. Ces opérations sont
relatives à l’acquisition, l’analyse et la diffusion de l’information. Cette
dernière fait l’objet de différentes conceptualisations et approches
sémantiques. Dans ce contexte, on peut faire la différence entre données /
informations / connaissances. Il semble y avoir une certaine convergence des
travaux menés dans le sens à établir une hiérarchie entre les 3 concepts.
L’information serait une donnée dotée d’un sens ; la connaissance serait
un stock d’informations susceptibles d’entrer et d’en sortir. Pour notre part,
il nous semble que cette classification peut être pratique dans une perspective
de simplification. Mais en réalité, les travaux de nombreux chercheurs montrent
qu’il est difficile de faire la distinction objective entre ces différents
concepts ; le processus de transformation donnée / information /
connaissance serait beaucoup plus complexe. La nature de l’information y est
pour quelque chose. En effet, l’information représente un bien si particulier
et si complexe que l’on ne peut se limiter dans sa description à une simple
accumulation ou hiérarchie avec les notions de données et de connaissances.
Parmi
les caractéristiques pouvant expliquer la nature complexe de l’information, on
peut identifier : la périssabilité, la non-exclusivité, la non-rivalité,
l’intangibilité, la variabilité : une information bonne pour une personne
ne l’est pas pour une autre personne.
2.
Processus de décision :
L’examen
de la littérature montre que l’aide à la prise de décision constitue l’objectif
ultime de cette activité.
Afin
de comprendre l’apport des activités de veille et d’intelligence économique sur
le processus de décision, il est nécessaire de revenir d’abord sur le concept
de processus de décision. Pour décrire ce dernier, nous utilisons la
description classique de Simon.
Intelligence
Modélisation
Choix
Evaluation
Non Satisfait ???
Oui
A
partir de ce modèle, il est possible de caractériser les différentes formes
d’aide à la prise de décision pour les différentes étapes :
-
Pendant la phase d’intelligence, l’activité de
veille et intelligence économique permet de fournir l’information externe
indiquant l’existence d’un problème à résoudre. Cette aide constitue une forme
de support au diagnostique externe dans le sens où elle permet de faciliter
l’identification des opportunités et d’éviter les menaces.
-
Pendant la phase de modélisation, les informations
fournies par la veille et intelligence économique permettent de faciliter la
recherche de solutions pour le problème initialement identifié.
-
Pendant la phase de choix, les activités de veille
et intelligence économique viennent en aide aux décideurs pour faire le choix
d’une solution parmi celles débloquées au cours de la phase de modélisation.
-
Pendant la phase d’évaluation, activités de veille
et intelligence économique peuvent être utiles pour apprécier à postériori la
pertinence de la décision déjà prise.
A
partir de là on peut remarquer que les informations fournies par les activités
de veille et intelligence économique interviennent aussi bien en amont qu’en
aval de la prise de décision.
Formes
de la veille : commerciale, concurrentielle, technologique, financière,
géopolitique, sociétale, juridique…
La veille commerciale
C’est
quoi ?
-
Etre en permanence à l’écoute de ses clients et de
ses marchés.
-
Suivre les évolutions des besoins des clients à long
terme
-
Repérer les insatisfactions clients.
-
S’assurer de leur solvabilité (B2B) ainsi que celle
de ses fournisseurs.
-
Maîtriser le sourcing et suivre la mise sur le
marché de produits nouveaux.
-
Identifier de futurs prospects ou de nouvelles
sources de développement commercial (Ex : Veille s/ appels d’offre)
Ça
sert à quoi ?
-
Lancer de nouveaux produits
-
Entamer une diversification
-
Pénétrer de nouveaux marchés
-
Fidéliser sa clientèle
-
Optimiser son processus achat (délais, prix)
-
Perfectionner son système de distribution ….
La veille concurrentielle
C’est
quoi ?
Identifier
les performances des principaux concurrents : Stratégie ; politique
tarifaire ; nouveaux produits ou services ; résultats
financiers ; recrutements ; nouveaux clients, nouveaux
contrats ; accords, partenariats, rachats, alliances ; implantation
internationales et zones de couverture géographique ; style de management,
politique salariale, turn-over…
Ça
sert à quoi ?
-
Anticiper l’arrivée
de nouveaux entrants
-
Contrer les offensives des opérateurs concurrents
-
Ajuster son argumentation commerciale
-
Développer une stratégie de croissance externe.
La veille technologique
C’est
quoi ?
-
Anticiper l’impact des nouvelles technologies.
-
Suivre l’évolution des normes et de la
réglementation technique
-
Avoir connaissance des nouveaux acquis scientifiques
et techniques :
-
Les
dépôts de brevet
-
Les
ruptures technologiques
-
La
recherche fondamentale
-
Les
nouveaux matériaux
Ça
sert à quoi ?
-
Maîtriser le changement technologique
-
Gérer son portefeuille de brevets
-
Modifier ses procédés de fabrication
-
Ajuster son programme de recherche et développement
-
Protéger son savoir et ses savoir-faire
La veille juridique
C’est
quoi ?
Suivi les évolutions législatives et réglementaires
internationales :
-
Les lois et décrets
-
Les débats parlementaires
-
Les propositions de lois
-
Les propositions patronales
-
Les comptes rendus de Conseil des Ministres
-
Les directives européennes.
Ça
sert à quoi ?
-
Anticiper tout changement lié à l’adoption d’un
texte de loi
-
Pénétrer, en toute légalité, des marchés étrangers
soumis à des règles nationales spécifiques.
La veille sociétale
C’est
quoi ?
Suivre
l’évolution des tendances de la société sous ses aspects socioéconomiques et
socio culturels :
-
L’évolution des mœurs, des mentalités
-
Le comportement des consommateurs
-
Les nouvelles façons de consommer
-
Les risques (désordres, conflits)
-
Les mouvements sociaux, les mouvements de
protestation
Ça
sert à quoi ?
-
Préfigurer les comportements sociaux, les mouvements
de mode, les styles de vie risquant d’influer sur l’activité de l’entreprise.
La veille image
C’est
quoi ?
Surveiller
l’image, la notoriété de l’entreprise ou d’une de ses marques :
-
Les rumeurs
-
Les mécontentements
-
Les retombées d’une compagne de communication
-
Les retombées des communiquées de presse
-
Les forums de discussion
-
Les sites d’avis de consommateurs
Ça
sert à quoi ?
-
Faire évoluer l’image de l’entreprise (ex :
respect de l’environnement, commerce équitable…)
-
Contrer les tentatives de boycott de produits.
-
Faire taire une rumeur
-
Mesurer la satisfaction des clients.
3.
Il
ressort de l’analyse des travaux académiques que la plupart des auteurs
s’intéressant aux activités de veille et intelligence économique justifient ces
activités par l’état de l’environnement.
L’environnement
peut être défini comme l’ensemble des acteurs et/ou facteurs extérieurs à
l’entreprise et qui peuvent exercer une influence sur cette dernière.
Il
convient de souligner que toutes les entreprises ne sont pas confrontées aux
mêmes types d’environnement. La relation liant l’entreprise à son environnement
est en effet contingente. Elle est affectée à des degrés variables par de
nombreux facteurs. Ces derniers peuvent être liés à la taille de l’entreprise,
ses caractéristiques et ses objectifs, mais aussi aux conditions affectant
l’environnement.
La
majorité des chercheurs s’accordent à décrire l’environnement comme étant
difficile à appréhender. Cette situation peut être expliquée par
-
L’homogénéité ou l’hétérogénéité, relative à la
diversité des facteurs ;
-
Le dynamisme relatif au taux de changement de chaque
facteur.
-
La connectivité se référant aux relations entre les
facteurs.
-
La turbulence relative aux taux de changement
collectif des facteurs.
CONCLUSION :
L’objectif
de ce chapitre était de présenter et d’analyser le concept de veille et
d’intelligence économique afin de le clarifier et le situer par rapport aux
autres concepts. Ainsi, nous avons pu rendre compte de la diversité des termes
et définitions utilisés dans ce domaine. Cette diversité ne nous a pas empêchés
de relever les 3 dimensions.
Partie 2 : Système de veille et intelligence économique :
Nous
proposons d’appréhender l’activité de veille et intelligence économique en tant
que système. Cette approche permet de prendre en compte la nature complexe de
cette activité en mettant en évidence l’ensemble des dimensions mobilisées. Une
partie de ces dimensions est relative à l’activité informationnelle l’autre
partie est liée aux ressources mis en œuvre pour la conduite de cette activité.
I. Activité de veille et d’intelligence économique comme
processus :
Il
est important de noter que le nombre d’étapes et les termes utilisés pour
désigner ces étapes ne sont pas stables dans la littérature. Ainsi, en ce qui
concerne le nombre d’étapes, certains auteurs préfèrent rester à 3 grandes
étapes, d’autres en revanche préfèrent détailler d’avantages les étapes de ce
processus. Quant aux termes utilisés pour désigner ces étapes, ils peuvent
varier d’un chercheur à un autre, sans que le contenu soit forcement différent.
1- Planification de la veille :
Lorsqu’on
s’intéresse à cette étape, deux grands thèmes ressortent : le premier
concerne l’identification des besoins en information, le second concerne la
méthode d’appréhension de l’environnement.
a- Besoin
d’information :
Un
besoin informationnel désigne la situation d’une personne qui ne disposerait
pas de toutes les informations utiles à un moment donnée. Il n’ait dès que lors
un individu cherche à combler des lacunes cognitives dans le domaine de
l‘entreprise à un besoin en information n’est généralement suite à
l’identification d’une situation problématique. Une situation devient
problématique lorsque la réalité observée ne correspond pas à ce qui était
attendu.
Par
ailleurs, il est important de noter que les besoins en information ne peuvent
être toujours définis de façon objective. En effet comme l’explique REX, à
partir des mêmes différences observées, il est possible de construire et
d’identifier différents problèmes et besoins en informations en fonction de la
perception de la personne exprimant ce besoin. Cette personne peut appartenir à
n’importe quel niveau hiérarchique au sein de l’entreprise. La littérature
permet de définir 3 grands niveaux de décision : Stratégiques, tactiques
et opérationnelles. Le niveau stratégique correspond à l’identification des
choix fondamentaux. Dans le niveau tactique, est contrôlée l’affectation des
moyens permettant d’atteindre les objectifs définis au niveau stratégique. Le
niveau opérationnel concerne le suivi de l’exécution effective des opérations.
Les
informations dont ont besoin les entreprises sont nombreuses Par exemple, on peut retenir le critère
d’accessibilité à l’information, exprimé en termes de couleurs :
-
Information Blanche : Elle est licitement accessible
sans restriction. Elle peut être trouvée de façon publique dans les bases de
données les sites d’internet…
-
Information Grise : Elle est licitement
accessible mais caractérisée par des difficultés dans la connaissance de son
existence.
-
Information Noire : sa diffusion demeure
restreinte et son accès ou son usage est explicitement protégé. Elle inclut des
informations obtenues de manière illégale et clandestine.
Quant
au type du besoin en information, les chercheurs identifient généralement 2
catégories :
-
Les besoins liés à la prise de décision :
l’information issue de l’activité de veille et intelligence économique est
directement ou indirectement intégrée dans le processus de décision.
-
Les besoins liés au statut des demandeurs :
cette catégorie correspond aux informations dont ont besoin certains
responsables dans l’entreprise pour se conforter dans leur prise de décision. En
effet après la prise de décision, certains dirigeants ou responsable de
fonction dans l’entreprise continuent à chercher de l’information et à en
demander d’avantage bien que la décision soit déjà prise. Dans certains cas de
figures, les informations cherchées serviront à renforcer la légitimité de la
décision prise par ces responsables dirigeants.
b- Appréhension de
l’environnement :
2
grandes démarches d’appréhension de l’environnement sont proposées : une
approche Tous azimute / Approche ciblée.
-
Approche tous azimute : Dans cette approche, la
pratique de veille et d’intelligence économique agit comme un radar balayant
l’environnement. Le champ de surveillance est constitué de l’environnement de
l’entreprise dans son intégralité. Généralement ce type d’approche est utilisé
pour répondre à des besoins en information non identifié préalablement et non
sollicité. En effet, il est possible que des entreprises, bien qu’elles ne
ressentent pas le besoin préalable de recherche d’informations peuvent procéder
à la collecte des informations de l’environnement. Ce mode de recherche sans
demande expresse peut être expliqué par la volonté de l’entreprise de rester au
courant de ce qui se passe dans son environnement. L’avantage de cette approche
est d’écouter l’ensemble de l’environnement sans négliger aucun de ses aspects.
Ceci pourrait aider l’entreprise à mieux gérer les risques et les opportunités
qui se présentent dans son environnement. En revanche, cette approche ne va pas
sans limites. En effet, en voulant tout surveiller, l’entreprise se trouve
exposée à une importante avalanche d’information et une abondance de stimuli
émanant de l’environnement. En outre, cette situation peut faire courir à
l’entreprise le risque de gaspiller ses ressources.
-
Approche ciblée : le ciblage a pour objectif de
délimiter les zones d’intérêts et de sélectionner les parties de
l’environnement à surveiller. Il implique le choix exercé par les membres de
l’entreprise quant à l’intensité des efforts à déployer pour chaque partie
délimitée.
Les besoins en
information d’une entreprise :
3
besoins fondamentaux à distinguer :
- Le besoin
d’acquérir de l’information manquante
- Le besoin de
traiter de l’information abondante
- Le besoin de
diffuser l’information pertinente
Ces
3 besoins peuvent apparaître simultanément ou pas.
Chaque
besoin nécessite une approche humaine et technique différente.
Une
bonne maîtrise de l’information consisterait donc plutôt à se limiter à un
minimum d’information, en se projetant pour l’acquérir quand cela est
nécessaire, plutôt que de l’accumuler par crainte de manquer.
Le Dilemme majeur = Sortir du silence sans tomber dans le bruit.
Le
silence = pas d’informations (le silence bloque la prise de décision)
Le
bruit= trop d’information (le bruit nous empêche de distinguer l’information
pertinente du reste).
2- Collecte d’information
Après
la phase de planification, l’organisation entame celle de la collecte
d’information. Cette phase consiste à acquérir les informations dont a besoin
l’entreprise. Pour se faire, cette dernière peut utiliser différentes sources
d’informations.
Plusieurs
critères sont retenus pour classer les sources d’information :
-
Localisation par rapport à l’entreprise :
source d’information interne et externe.
-
L’intervention humaine : source d’information
personnelle ou impersonnelle.
-
L’origine des informations : source
d’information terrain ou documentaire.
-
L’existence d’un cadre formel : source
d’information formelle ou informelle.
3- Traitement d’information :
La
plupart des informations arrivent à l’entreprise de façon fragmentaire. Afin de
pouvoir s’en servir, dans un processus de décision l’entreprise procède à leur
traitement, c’est-à-dire leur évaluation, leur analyse et leur interprétation.
Ainsi
l’activité de veille et d’intelligence économique est placée d’une simple
activité de collecte d’information à une activité plus complète intégrant des
opérations d’évaluation, d’analyse et d’interprétation des informations.
La
majorité des auteurs s’accordent à noter que l’une des premières démarches
conditionnant l’utilisation de l’information consiste en son évaluation.
Pour
apprécier la valeur de l’information, on peut retenir deux critères :
-
La valeur de la source d’information véhiculant
cette information
-
La valeur intrinsèque de l’information (contenu).
Pour ce critère, les auteurs s’appuient sur les travaux de LEMOINE. Pour ce
chercheur, l’information a de la valeur si elle remplit 3 conditions :
elle contribue à réduire l’incertitude / elle est susceptible d’affecter
effectivement les décisions concernées / elle contribue à modifier sensiblement
les conséquences du décideur.
Plusieurs adjectifs sont retenus
pour qualifier la valeur de l’information. On peut identifier les notions de
richesse et de pertinence de l’information.
La richesse de l’information est
définie comme la capacité de l’information de fournir une compréhension
nouvelle et substantielle dans un délai donné.
Quant à la pertinence, elle
s’intéresse au besoin à satisfaire. Une information est pertinente si elle
répond au besoin de la personne qui l’utilise.
En ce qui concerne l’analyse de
l’information, on peut identifier les techniques suivantes :
-
L’extrapolation, consiste à extrapoler les résultats
futurs à partir des résultats rétrospectif. Cette technique est utilisée dans la prévision
-
Les opinions d’experts : elles permettent de
prévoir l’évolution d’un phénomène en s’appuyant sur l’avis d’experts censés
bien connaitre ce phénomène. On peut consulter ces experts individuellement, en
groupe, pour susciter un consensus.
-
Les analyses de relation : ils essayent
d’analyser les interactions dans le cadre d’un système composé de sous
systèmes.
-
La construction de modèles : ils peuvent être
construits à l’aide des relations mises en évidence par la méthode précédente.
4- Diffusion d’information :
La communication se trouve au
centre de la diffusion d’information. Elle correspond à la transmission de
l’information d’un émetteur à un récepteur. Généralement en peut identifier 4
modes de communication : la discussion face à face ; les discussions
téléphoniques ; l’écrit et les documents numériques.
5- Internet pour la veille :
Application : Moteurs de
recherche / Meta moteurs de recherche / Répertoires.
Web et Internet / URL /
Moteurs de Recherche / Meta moteurs de recherche / Répertoires (Article
HIJACKING)
Le web et internet :
Le web permet de repérer des
informations factuelles telles des adresses, des images, références, documents
sonores ou audiovisuels,…
Le web permet aussi d’accéder à
des :
-
Catalogues de bibliothèques
-
Bases de données
-
Sites d’organismes publics, privés ou individus,
etc…
Avantages :
-
Repérer de l’information émanant d’organismes
gouvernementaux internationaux, ETC.
-
Repérer des informations d’actualité ;
-
Accéder aux informations à un coût faible
-
Disponibilité de l’information.
Inconvénients :
-
Qualité de l’information
-
Difficulté de repérage
-
Volatilité de l’information
Chercher par adresse internet
(URL)
-
Indiquer l’endroit exact sur le réseau où se situe
une ressource ainsi que le protocole nécessaire (http, ftp, Telnet, …) pour
pouvoir accéder à l’information.
-
Utiles pour accéder directement au site cherché
-
Respecter l’utilisation ou non des majuscules, la
ponctuation et les espaces.
Chercher par des moteurs de
recherche :
Des logiciels :
-
Consulter d’immenses bases de données contituées par
des robots
-
Faire des recherches plus ou moins complexes en
utilisant différentes clés d’accès dont les mots-clés.
Quand se référer aux moteurs de
recherches ?
-
Avoir des informations précises
-
Repérer des documents spécifiques
-
Repérer des sites très récents
-
Faire des recherches plus complexes
Chercher par des Meta moteurs de
recherche
-
Logiciels qui lancent la requête dans plusieurs
moteurs de recherche à la fois à partir d’une même demande de recherche
-
Il existe 2 types : Intégrer et fusionner les
résultats obtenus et classent les résultats par ordre de pertinence / Donner
les résultats en listes séparées à partir de chacun des moteurs.
Chercher dans les
répertoires :
-
Catalogue de sites qui classent et hiérarchise
l’information en la classant en catégories et sous-catégories
-
Les ressources répertoriées peuvent être choisies
par des experts ou des professionnels selon différents critères ou proposées
par leur producteur
-
Le répertoire est élaboré par des personnes qui
choisissent et classifient l’information, les résultats de la recherche sont
limités puisque les ressources répertoriées sont moins nombreuses.
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