samedi 19 avril 2014

Marché de change

A/ Concepts du taux de change
1) Concepts de base.
a/ Taux de change nominal et réel
Le cours de change considéré jusqu'à présent est le cours normal. Le cours de change réel entre le monnaie de deux pays est quand à lui définie comme le pouvoir d'achat relatif de ces deux monnaies. Le pouvoir d'achat d `une monnaie étant égal à l'inverse du niveau de prix prévalant dans le pays considéré. Le taux de change bilatéral réel entre les monnaies des pays i et j (l'incertain pour le pays i) s'écrit de la façon suivante : Rij.t = Sij x http://www.memoireonline.com/03/10/3214/La-couverture-contre-les-risques-de-changes-Cas-des-entreprises-tunisiennes1.png
Comme pour le taux de change nominal, il est possible de calculer un taux effectif réel.
Soit ER, le cour effectif réel de la monnaie du pays i à la date t, en prenant pour base la date t, R le cours bilatéral réel de la monnaie du pays i à l'incertain par rapport à la monnaie du pays j à la date t, et le coefficient de pondération du pays j, l'indice ER est donné par la formule suivante :
ERij/t0= 100 x http://www.memoireonline.com/03/10/3214/La-couverture-contre-les-risques-de-changes-Cas-des-entreprises-tunisiennes2.pngj (Rij t/t0 )j ou
b) Taux de change bilatéral et effectif.
Le cours de change entre deux monnaies est qualifié de taux de change bilatéral pour une monnaie donnée. Si N est le nombre de monnaie étrangère convertible en cette monnaie, alors il existe N cours de changes bilatéraux.
Afin d'apprécier l'évolution de la valeur internationale d'une monnaie, on calcule généralement le taux de change effectif de cette monnaie, il s'agit de la moyenne géométrique pondéré de cours de change bilatéraux vis-à-vis de ces principaux partenaire commerciaux. La pondération est en général le poids relatif de chaque pays étranger dans le commerce extérieur total du pays considéré.
Si on note EN , le cours effectif nominal de la monnaie du pays i à la date t, en prenant pour base la date t, S le cours bilatéral de la monnaie à l'incertain par apport à la monnaie du pays j à la date t et le coefficient de pondération du pays j, EN i t/t0 est donné par la formule suivante :
2/Les autres concepts du taux de change
- Les taux de change sur les billets
Ce taux est applicable aux opérations de conversion de billet de banque. Ce taux est en général différent du taux sur les opérations en compte (1)
- Les taux de change au comptant
Ce taux est appliqué aux opérations immédiates (en général, deux jours ouvré après la date de transaction) d'échange d'une quantité de monnaie nationale en monnaie étrangères ou inversement. En général, deux taux de change sont effectués, le taux de change à l'achat et le taux de change à la vente.
- Les taux de change à terme
C'est un taux fixé aujourd'hui auquel sera échangé à une date ultérieur (1, 2, 3,6 mois, un an) une quantité de monnaie nationale contre une monnaie étrangère. Ce taux est utilisé dans les opérations de couvertures pour prévenir contre le risque d'une éventuelle dépréciation de devises. En effet, c'est un taux fixé au moment de la conclusion de l'opération (conclusion du contrat d'achat ou bien de vente de devises) et qui sera appliqué au moment d'effectuer l'opération indépendamment du taux de change en comptant le jour de l'échéance.
(1) Il existe des taux de change applicables aux opérations sur les chèques de voyages. http://www.memoireonline.com/03/10/3214/La-couverture-contre-les-risques-de-changes-Cas-des-entreprises-tunisiennes3.png
- Les taux de change croisés
Les statistiques financiers internationales de la FMI donnent les taux de
Changes de chaque monnaie son rapport au S : N (DT/S), N (FF/S), N (DM/S
En effet, N (DT/FF) = FF/1 DT x 1 S/1 S = 1 S/1 DT x 1 FF/1 S on à donc :
N (DT/FF) = N (DT/S) x N (S/FF) = N (DT/S)/N (FF/S).
- Les taux de change multiplié.
Certains pays, notamment les pays en voie de développement adoptent les taux de change nominaux bilatéraux différents selon la nature de translation, les autorités appliquent un taux de change plutôt favorable et lorsqu'il s'agit de décourager une transaction avec l'extérieur, les autorités appliquent un taux défavorable.

B/ Les déterminants du taux de change

Si on s'intéresse à la réflexion macroéconomique portant sur les variables susceptibles d'influencer le taux de change, il est important de présenter1dans cette section les différents concepts et théories expliquant le comportement de cours de change.
1/ La théorie de la parité des pouvoirs d'achat (PPA)
a) Définition
Les relations des parités offrent un cadre théorique pour analyser les relations les pris des biens, les taux de change au comptant et à terme, de même qu'avec les taux d'intérêts.
Elles permettent également, dans le cas de la parité des taux d'intérêts d'établir les conditions à respecter pour éliminer les opportunités d'arbitrage. Il y a quatre hypothèses qui permettent de délivrer la parité :
H1- Les marchés Financiers parfait : il n'y a ni contrôle ni coût de transaction ni impôts.......
H2- Les marchés de biens sont parfaits : les expéditions internationales des biens peuvent avoir lieu librement, instantanés et sans coût ou tarif douanier
H3- il y a un seul bien de consommation commun à tous
Les hypothèses H1, H2, H3 sont suffisantes pour établir une version simple du théorème de la parité d'achat introduit par Cassel en 1916. (1) Cette approche est analysée sous deux versions distinctes à savoir (PPA) absolue et la (PPA) relative.
b/ La parité des pouvoirs d'achat absolue
La version est dite « absolue » de la PPA stipule que sur les marchés parfois, définie précédemment, des biens identiques doivent avoir le même prix réel partout, si non un arbitrage physique aura lieu par arbitrage physique.
On entend la possibilité pour un agent économique d'acheter un bien là ou son prix est le plus bas, pour le rendre là ou il est le plus élevé, en encaissant la différence du prix.
En effet l'augmentation de la demande dans les pays ou le prix est le plus basse aura pour conséquence d'y faire monter le prix.
Cette théorie est encore appelé « loi d'un seul prix puisque nous avons fait l'hypothèse de l'existence d'un seul bien de consommation. Si on fait l'hypothèse que chaque pays consomme le même « panier de bien » plutôt que le même bien, nous parlons de PPA absolue. Vu sur cet angle, la PPA absolue s'applique aux « indices de prix » nationaux et indique qu'une unité d'une monnaie donnée à le même pouvoir d'achat dans chaque pays.
Nous noterons PR cas du Canada et de son principal partenaire commercial les U.S.A.
PTR : indice du prix au temps t, des biens Canadiens = pays en numéraire
PT: indice du prix au temps t, des biens Américains = pays en référence
It: Taux de variation des prix au pays Canadiens
Itr : Taux de variation des prix au pays Américains.
Alors PT+1 = Pn (1 +Itn) (1)
Et PT+1R= PI (1 +ITR) (2)
Maintenant, si les niveaux de prix étrangers (exprimés en Dollars Canadien) et domestiques, sont égaux au début de la période, soit au temps t, alors : PTN= ST. PTI (PPA absolue) (3)
Ou ST est le taux de change, au temps t, en Dollars Canadien par unité de monnaie étrangères.
Si de nouveau, les prix étrangères et domestiques sont égaux au temps t+1 , alors PT+1N= ST+1 PT+1 (4)
D'où remplaçant PT+1Net PT+1R par leur expression dans (1) et (2)
PTN(1+IN) = ST+1 P(1+IR) (5)
c) La parité des pouvoirs d'achat relative
La version relative de la parité des pouvoirs d'achat modifie quelque peu cet énoncé. Puisque le commerce international « libre » (en négligeant les coûts de transport, taxes, tarifs...) doit égaliser les prix des biens équivalents dans différents pays des différences dans la variation des prix, c'est-à-dire des «taux d'inflation » différents, soient finalement induire des variations compensatoires de taux de change pour maintenir l'égalité des prix.
PTN (1+IN ) = ST+1 http://www.memoireonline.com/03/10/3214/La-couverture-contre-les-risques-de-changes-Cas-des-entreprises-tunisiennes4.png(1 + IT ) (6)
Soit en divisant par PTN et en réorganisant l'équation (6)
http://www.memoireonline.com/03/10/3214/La-couverture-contre-les-risques-de-changes-Cas-des-entreprises-tunisiennes5.png (7) (PPA relative).
2/ La théorie de parité du taux d'intérêt (P T I)
L'hypothèse des marchés financiers parfait (H11) est seul nécessaire pour développer la relation de parité des taux d'intérêts. La dite parité stipule que pour toute paire de pays, le différentiel de taux d'intérêt entre ces pays doit être égal au différentiel (prime où escompte) de taux de change à terme et au comptant. Si tel n'est pas le cas un « arbitrage sans risque » aura lieu de la part des détenteurs de titres portant intérêt, libellés en monnaies différentes. Cette théorie n'implique aucune causalité « unidirectionnelle ».
L'observation des eurodevises et des marchés de changes montre clairement que les taux d'intérêts « et » les taux de change à terme et au comptant sont déterminés « simultanément ». Il est de supposer que le changement dans les différentiels du taux d'intérêt cause des ajustements dans le taux à terme pour établir la parité des taux d'intérêt. Au lieu de cela, les marchés monétaires et les marchés de changes répondent contrairement l'un à l'autre, de telle sorte qu'à l'équilibre.
La valeur à t+1 d'un capital C = La valeur à( t+1 )de C unité de la devise n
exprimée en unité de la devise converties en devise r à( t), placés au
numéraire (n) et placé au taux taux RTR de t à t+1, converties en devise
d'intérêt RTN en temps t n au taux à terme FT (le contrat à terme
étant conclu au temps t).
Au terme analytique, on a la formulation exacte de P T I.
T
http://www.memoireonline.com/03/10/3214/La-couverture-contre-les-risques-de-changes-Cas-des-entreprises-tunisiennes6.png (P T I)
La validité de cette théorie avancée par Keynes en 1930 est supportée par des études empiriques récentes aussi bien que pour les assertions catégoriques de banquiers et de courtiers sur les marchés de changes, on notera que cette relation de cette parité nécessite seulement de recourir à l'hypothèque H1, soit une hypothèque d'arbitrage pure.

I.4. Les déterminants des taux de change

Plusieurs variables entrent en jeu pour rendre compte de la détermination et la variation des cours de changes :

I.4.1. La balance des transactions courantes

L'analyse théorique la plus utilisées jusqu'au début des années 70 se base sur la situation des balances commerciales ou des balances courantes pour expliquer les mouvements des taux de change. Mundell (1960) et Fleming (1962) deux auteurs d'inspiration Keynésienne, ont développé les modèles dans lesquels la dynamique des taux de change est fonction de l'état du solde des échanges extérieurs, lui-même lié au niveau de la demande domestique et à celui de taux d'intérêt. L'observation empirique montre en effet, qu'en moyenne période, les pays à monnaie faible sont ceux dont la balance courante a tendance à être déficitaire. De manière symétrique, les pays à devise forte sont ceux dont le solde extérieur est positif. Le cas typique du Japon qui accumulait des excédents structurels au cours des décennies 80 et 90, notamment vis-à-vis des Etats -Unis. Le Yen s'est alors apprécié par rapport au dollar. (Mondher Chérif, 2004).

I.4.2. La parité des pouvoirs d'achat

Introduite par Ricardo (1817), la théorie de la parité des pouvoirs d'achat défend de l'idée que la « valeur de la monnaie est partout la même ». Autrement dit, à l'équilibre le cours de change doit refléter l'égalité du pouvoir d'achat de deux devises considérées. Dans un régime de change fixe, si le prix réel de biens diffère d'un pays à l'autre, la demande supplémentaire des biens dans le pays où ils sont « le moins cher » va engendrer un accroissement des prix : il y a ajustement au taux de change par le prix.
Dans le taux de changes flottants, il y a ajustement au différentiel des prix par la variation des cours de change : les variations du taux de change reflètent e différentiel d'inflation. Les recherches ont dégagé quatre principaux facteurs de variation des taux par à leur valeur  : l'hypothèse due aux coûts d'ajustement, la rigidités des prix nominaux, le fait que les biens échangés ne sont pas parfaitement superposables, et l'évolution différente des techniques pour les biens et services échangés et non échangés.

I.4.3. La parité des taux d'intérêt

Développé par Keynes, la théorie de la P.T.I s'explique par les possibilités d'arbitrage entre les marchés financiers.
Le différentiel des taux d'intérêt entre deux pays doit compenser l'évolution des cours de change. Elle exprime l'idée que la différence entre le cours de change au comptant et à terme, exprimée en pourcentage, tend à égaliser l'écart de taux d'intérêt entre les placements à des termes similaires dans les monnaies en cause ; soit :
Y(1+i)= Y(1+i*)*F/S
ou encore i-i*= (F-S)/S Où :
- Y représente un capital exprimé en monnaie domestique ;
- i et i* les taux d'intérêt respectifs domestique et étranger ;
- F le taux de change à terme ;
- S le taux de change courant.
Il s'agit de comparer le rendement en monnaie domestique d'un placement en actifs domestiques et d'un placement en actifs étrangers après couverture à terme. L'investisseur sera indifférent à détenir l'un ou l'autre des actifs lorsque leurs rendements sont égaux.
En d'autres termes, les différentiels de taux entre deux pays devraient refléter le taux de dévaluation ou de réévaluation anticipée d'une monnaie par rapport à l'autre. Dans la pratique, les cours à terme sont de peu d'utilité pour les prévisions des cours de change.

I.4.4. Les prix de monnaies

Dans la théorie de la parité du pouvoir d'achat la monnaie d'un pays dont le taux d'inflation est supérieur à celui de ses partenaires doit se déprécier. Cette dépréciation est surtout fonction de la place qu'occupe le pays concerné, son pouvoir de négociation sur le marché ainsi que la compétitivité de ses produits sur l'échiquier international.

I.4.5. Les taux d'intérêt

Il existe une relation inverse entre le taux d'intérêt réel et le cours de change, si la monnaie est faible les agents n'acceptent la détenir que moyennement un taux d'intérêt élevé qui les protège contre le risque de dépréciation.

I.4.6. Le solde courant

La monnaie d'un pays dont le solde courant est négatif doit se déprécier si les monnaies qui sont prises comme devises accusent un solde courant positif. Cette situation affecte l'appréciation et la dépréciation du cours de change de l'une ou de l'autre pays considéré.

I.4.7. Le taux de change futur

Dans un pays où la stabilité de la monnaie nationale n'est pas garantie, les opérateurs économiques ont tendance à se procurer une devise en vue de se couvrir. Dans ces conditions, la devise est demandée pour motif de spéculation.
Sachant que les taux de change ne varient pas seulement pour égaliser internationalement le prix des biens et services échangés, il convient de savoir à la longue aussi pour égaliser les retours attendus des actifs financiers. Comme une monnaie sera plus demandée selon qu'on s'attend à une hausse de taux de change dans le futur, cela va entraîner une hausse de taux de change si l'offre ne s'adapte pas.

I.4.7. Les valeurs futures des monnaies

Soit la monnaie A d'un pays V et la monnaie B d'un pays W. le taux de change entre les deux monnaies sera celui qui va équilibrer le rapport des valeurs de deux pays ; ainsi, un tel prix relatif est fondé sur la rareté et l'utilité. Cette rareté se mesure par le rapport de coefficient d'expansion des unités monétaires respectivement M.A et M.B.
L'unité quant à elle se mesure par le rapport de coefficient de croissance réelle de production des biens et services échangeables P.A et P.B. Ainsi les indicateurs d'inflation monétaire seront donnés par : M.A/P.A et M.B/P.B.
Si l'expansion de la demande intérieure est relativement moindre que celle de la monnaie demandée, la balance de payements devient excédentaire, la masse monétaire augmente plus que la demande intérieure en raison de l'accroissement des avoirs extérieurs nets. Le taux de change se prête à une réévaluation qui peut conduire à l'appréciation de la monnaie nationale.

I.4.8. Les prix relatifs des biens et services

Le taux de change est aussi fonction du rapport des niveaux des prix dans les pays respectifs. Un pays exposé à la concurrence internationale doit faire le nécessaire pour maintenir sa compétitivité. Ainsi, lorsque le pays a des coûts de production qui croissent plus vite que ses partenaires, cela entraîne une détérioration du rapport : Pi/Px où
Pi = le prix à l'intérieur et Px = le prix à l'extérieur.
Cette détérioration entraîne une augmentation de la demande de monnaie et par-dessus le marché une modification du taux de change, ce qui fait qu'un pays dont les coûts augmentent rapidement que ceux des autres, devient moins compétitif et perd les parts de marché au détriment de sa balance commerciale.


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