A/
Concepts du taux de change
1) Concepts de base.
a/ Taux de change nominal et réel
Le cours de change
considéré jusqu'à présent est le cours normal. Le cours de change réel entre le
monnaie de deux pays est quand à lui définie comme le pouvoir d'achat relatif
de ces deux monnaies. Le pouvoir d'achat d `une monnaie étant égal à l'inverse du
niveau de prix prévalant dans le pays considéré. Le taux de change bilatéral
réel entre les monnaies des pays i et j (l'incertain pour le pays i)
s'écrit de la façon suivante : Rij.t = Sij x
Comme pour le taux de
change nominal, il est possible de calculer un taux effectif réel.
Soit ER, le cour
effectif réel de la monnaie du pays i à la date t, en prenant pour base la date
t, R le cours bilatéral réel de la monnaie du pays i à l'incertain par rapport
à la monnaie du pays j à la date t, et le coefficient de pondération du pays j,
l'indice ER est donné par la formule suivante :
ERij/t0=
100 x j (Rij t/t0 )j ou
b) Taux de change bilatéral et effectif.
Le cours de change entre
deux monnaies est qualifié de taux de change bilatéral pour une monnaie donnée.
Si N est le nombre de monnaie étrangère convertible en cette monnaie, alors il
existe N cours de changes bilatéraux.
Afin d'apprécier
l'évolution de la valeur internationale d'une monnaie, on calcule généralement
le taux de change effectif de cette monnaie, il s'agit de la moyenne
géométrique pondéré de cours de change bilatéraux vis-à-vis de ces principaux
partenaire commerciaux. La pondération est en général le poids relatif de
chaque pays étranger dans le commerce extérieur total du pays considéré.
Si on note EN , le cours
effectif nominal de la monnaie du pays i à la date t, en prenant pour base la
date t, S le cours bilatéral de la monnaie à l'incertain par apport à la
monnaie du pays j à la date t et le coefficient de pondération du pays j, EN i t/t0 est donné par la formule
suivante :
2/Les autres concepts du taux de change
- Les taux de
change sur les billets
Ce taux est applicable
aux opérations de conversion de billet de banque. Ce taux est en général
différent du taux sur les opérations en compte (1)
- Les taux de change au comptant
Ce taux est appliqué aux
opérations immédiates (en général, deux jours ouvré après la date de
transaction) d'échange d'une quantité de monnaie nationale en monnaie
étrangères ou inversement. En général, deux taux de change sont effectués, le
taux de change à l'achat et le taux de change à la vente.
- Les taux de change à terme
C'est un taux fixé
aujourd'hui auquel sera échangé à une date ultérieur (1, 2, 3,6 mois, un an)
une quantité de monnaie nationale contre une monnaie étrangère. Ce taux est
utilisé dans les opérations de couvertures pour prévenir contre le risque d'une
éventuelle dépréciation de devises. En effet, c'est un taux fixé au moment de
la conclusion de l'opération (conclusion du contrat d'achat ou bien de vente de
devises) et qui sera appliqué au moment d'effectuer l'opération indépendamment
du taux de change en comptant le jour de l'échéance.
(1) Il existe des taux de
change applicables aux opérations sur les chèques de voyages.
- Les taux de change croisés
Les statistiques
financiers internationales de la FMI donnent les taux de
Changes de chaque
monnaie son rapport au S : N (DT/S), N (FF/S), N (DM/S
En
effet, N (DT/FF) = FF/1 DT x 1 S/1 S = 1 S/1 DT x 1 FF/1 S on à donc :
N
(DT/FF) = N (DT/S) x N (S/FF) = N (DT/S)/N (FF/S).
- Les taux de change multiplié.
Certains pays, notamment
les pays en voie de développement adoptent les taux de change nominaux
bilatéraux différents selon la nature de translation, les autorités appliquent
un taux de change plutôt favorable et lorsqu'il s'agit de décourager une
transaction avec l'extérieur, les autorités appliquent un taux défavorable.
B/ Les déterminants du taux
de change
Si on s'intéresse à la réflexion macroéconomique portant sur les
variables susceptibles d'influencer le taux de change, il est important de
présenter1dans cette section les différents concepts et théories
expliquant le comportement de cours de change.
1/ La
théorie de la parité des pouvoirs d'achat (PPA)
a) Définition
Les relations des parités offrent un cadre théorique pour analyser
les relations les pris des biens, les taux de change au comptant et à terme, de
même qu'avec les taux d'intérêts.
Elles permettent également, dans le cas de la parité des taux
d'intérêts d'établir les conditions à respecter pour éliminer les opportunités
d'arbitrage. Il y a quatre hypothèses qui permettent de délivrer la
parité :
H1- Les
marchés Financiers parfait : il n'y a ni contrôle ni coût de transaction
ni impôts.......
H2- Les
marchés de biens sont parfaits : les expéditions internationales des biens
peuvent avoir lieu librement, instantanés et sans coût ou tarif douanier
H3- il y a un
seul bien de consommation commun à tous
Les hypothèses H1, H2, H3 sont suffisantes pour établir une
version simple du théorème de la parité d'achat introduit par Cassel en 1916. (1) Cette approche est
analysée sous deux versions distinctes à savoir (PPA) absolue et la (PPA)
relative.
b/ La parité des pouvoirs d'achat absolue
La version est dite « absolue » de la PPA stipule que sur
les marchés parfois, définie précédemment, des biens identiques doivent avoir
le même prix réel partout, si non un arbitrage physique aura lieu par arbitrage
physique.
On entend la possibilité pour un agent économique d'acheter un
bien là ou son prix est le plus bas, pour le rendre là ou il est le plus élevé,
en encaissant la différence du prix.
En effet l'augmentation de la demande dans les pays ou le prix est
le plus basse aura pour conséquence d'y faire monter le prix.
Cette théorie est encore appelé « loi d'un seul
prix puisque nous avons fait l'hypothèse de l'existence d'un seul bien de
consommation. Si on fait l'hypothèse que chaque pays consomme le même
« panier de bien » plutôt que le même bien, nous parlons de PPA absolue.
Vu sur cet angle, la PPA absolue s'applique aux « indices de prix »
nationaux et indique qu'une unité d'une monnaie donnée à le même pouvoir
d'achat dans chaque pays.
Nous noterons PR cas
du Canada et de son principal partenaire commercial les U.S.A.
PTR : indice du prix au temps t, des
biens Canadiens = pays en numéraire
PTr : indice du prix au temps t, des
biens Américains = pays en référence
Itn : Taux de variation des prix au
pays Canadiens
Itr : Taux de variation des prix au
pays Américains.
Alors PT+1 =
Pn (1 +Itn) (1)
Et PT+1R= PI (1 +ITR) (2)
Maintenant, si les niveaux de prix étrangers (exprimés en Dollars
Canadien) et domestiques, sont égaux au début de la période, soit au temps t,
alors : PTN= ST. PTI (PPA absolue) (3)
Ou ST est
le taux de change, au temps t, en Dollars Canadien par unité de monnaie
étrangères.
Si de nouveau, les prix étrangères et domestiques sont égaux au
temps t+1 , alors PT+1N= ST+1 PT+1 (4)
D'où remplaçant PT+1Net PT+1R par leur expression dans (1) et (2)
PTN(1+IN)
= ST+1 P(1+IR) (5)
c) La parité des pouvoirs d'achat relative
La version relative de la parité des pouvoirs d'achat modifie
quelque peu cet énoncé. Puisque le commerce international « libre »
(en négligeant les coûts de transport, taxes, tarifs...) doit égaliser les prix
des biens équivalents dans différents pays des différences dans la variation
des prix, c'est-à-dire des «taux d'inflation » différents, soient
finalement induire des variations compensatoires de taux de change pour maintenir
l'égalité des prix.
PTN (1+IN ) = ST+1 (1 + IT ) (6)
Soit en divisant par PTN et en réorganisant l'équation (6)
(7) (PPA
relative).
2/ La
théorie de parité du taux d'intérêt (P T I)
L'hypothèse des marchés financiers parfait (H11) est seul nécessaire pour développer la
relation de parité des taux d'intérêts. La dite parité stipule que pour toute
paire de pays, le différentiel de taux d'intérêt entre ces pays doit être égal
au différentiel (prime où escompte) de taux de change à terme et au comptant. Si
tel n'est pas le cas un « arbitrage sans risque » aura lieu de la
part des détenteurs de titres portant intérêt, libellés en monnaies
différentes. Cette théorie n'implique aucune causalité
« unidirectionnelle ».
L'observation des eurodevises et des marchés de changes montre
clairement que les taux d'intérêts « et » les taux de change à
terme et au comptant sont déterminés « simultanément ». Il est de
supposer que le changement dans les différentiels du taux d'intérêt cause des ajustements
dans le taux à terme pour établir la parité des taux d'intérêt. Au lieu de
cela, les marchés monétaires et les marchés de changes répondent contrairement
l'un à l'autre, de telle sorte qu'à l'équilibre.
La valeur à t+1 d'un capital C = La valeur à( t+1 )de C unité de la devise n
exprimée en unité de la devise converties en devise r à( t),
placés au
numéraire (n) et placé au taux taux RTR de t à t+1, converties en
devise
d'intérêt RTN en temps t n au taux à terme FT (le contrat à terme
étant conclu au temps t).
Au terme analytique, on a la formulation exacte de P
T I.
T
(P T I)
La validité de cette théorie avancée par Keynes en 1930 est supportée par des études
empiriques récentes aussi bien que pour les assertions catégoriques de
banquiers et de courtiers sur les marchés de changes, on notera que cette
relation de cette parité nécessite seulement de recourir à l'hypothèque H1, soit une hypothèque d'arbitrage pure.
I.4. Les déterminants des taux de
change
Plusieurs
variables entrent en jeu pour rendre compte de la détermination et la variation
des cours de changes :
L'analyse
théorique la plus utilisées jusqu'au début des années 70 se base sur la
situation des balances commerciales ou des balances courantes pour expliquer
les mouvements des taux de change. Mundell (1960) et Fleming (1962) deux
auteurs d'inspiration Keynésienne, ont développé les modèles dans lesquels la
dynamique des taux de change est fonction de l'état du solde des échanges
extérieurs, lui-même lié au niveau de la demande domestique et à celui de taux
d'intérêt. L'observation empirique montre en effet, qu'en moyenne période, les
pays à monnaie faible sont ceux dont la balance courante a tendance à être
déficitaire. De manière symétrique, les pays à devise forte sont ceux dont le
solde extérieur est positif. Le cas typique du Japon qui accumulait des
excédents structurels au cours des décennies 80 et 90, notamment vis-à-vis des
Etats -Unis. Le Yen s'est alors apprécié par rapport au dollar. (Mondher Chérif,
2004).
Introduite
par Ricardo (1817), la théorie de la parité des pouvoirs d'achat défend de
l'idée que la « valeur de la monnaie est partout la même ». Autrement
dit, à l'équilibre le cours de change doit refléter l'égalité du pouvoir
d'achat de deux devises considérées. Dans un régime de change fixe, si le prix
réel de biens diffère d'un pays à l'autre, la demande supplémentaire des biens
dans le pays où ils sont « le moins cher » va engendrer un accroissement
des prix : il y a ajustement au taux de change par le prix.
Dans
le taux de changes flottants, il y a ajustement au différentiel des prix par la
variation des cours de change : les variations du taux de change reflètent
e différentiel d'inflation. Les recherches ont dégagé quatre principaux
facteurs de variation des taux par à leur valeur : l'hypothèse due aux
coûts d'ajustement, la rigidités des prix nominaux, le fait que les biens
échangés ne sont pas parfaitement superposables, et l'évolution différente des
techniques pour les biens et services échangés et non échangés.
Développé
par Keynes, la théorie de la P.T.I s'explique par les possibilités d'arbitrage
entre les marchés financiers.
Le
différentiel des taux d'intérêt entre deux pays doit compenser l'évolution des
cours de change. Elle exprime l'idée que la différence entre le cours de change
au comptant et à terme, exprimée en pourcentage, tend à égaliser l'écart de
taux d'intérêt entre les placements à des termes similaires dans les monnaies
en cause ; soit :
Y(1+i)= Y(1+i*)*F/S
ou encore i-i*= (F-S)/S Où :
-
Y représente un capital exprimé en monnaie domestique ;
-
i et i* les taux d'intérêt respectifs domestique et étranger ;
-
F le taux de change à terme ;
-
S le taux de change courant.
Il
s'agit de comparer le rendement en monnaie domestique d'un placement en actifs
domestiques et d'un placement en actifs étrangers après couverture à terme.
L'investisseur sera indifférent à détenir l'un ou l'autre des actifs lorsque
leurs rendements sont égaux.
En
d'autres termes, les différentiels de taux entre deux pays devraient refléter
le taux de dévaluation ou de réévaluation anticipée d'une monnaie par rapport à
l'autre. Dans la pratique, les cours à terme sont de peu d'utilité pour les
prévisions des cours de change.
Dans
la théorie de la parité du pouvoir d'achat la monnaie d'un pays dont le taux
d'inflation est supérieur à celui de ses partenaires doit se déprécier. Cette
dépréciation est surtout fonction de la place qu'occupe le pays concerné, son
pouvoir de négociation sur le marché ainsi que la compétitivité de ses produits
sur l'échiquier international.
Il
existe une relation inverse entre le taux d'intérêt réel et le cours de change,
si la monnaie est faible les agents n'acceptent la détenir que moyennement un
taux d'intérêt élevé qui les protège contre le risque de dépréciation.
La
monnaie d'un pays dont le solde courant est négatif doit se déprécier si les
monnaies qui sont prises comme devises accusent un solde courant positif. Cette
situation affecte l'appréciation et la dépréciation du cours de change de l'une
ou de l'autre pays considéré.
Dans
un pays où la stabilité de la monnaie nationale n'est pas garantie, les
opérateurs économiques ont tendance à se procurer une devise en vue de se
couvrir. Dans ces conditions, la devise est demandée pour motif de spéculation.
Sachant
que les taux de change ne varient pas seulement pour égaliser
internationalement le prix des biens et services échangés, il convient de
savoir à la longue aussi pour égaliser les retours attendus des actifs
financiers. Comme une monnaie sera plus demandée selon qu'on s'attend à une
hausse de taux de change dans le futur, cela va entraîner une hausse de taux de
change si l'offre ne s'adapte pas.
Soit
la monnaie A d'un pays V et la monnaie B d'un pays W. le taux
de change entre les deux monnaies sera celui qui va équilibrer le rapport des
valeurs de deux pays ; ainsi, un tel prix relatif est fondé sur la rareté
et l'utilité. Cette rareté se mesure par le rapport de coefficient d'expansion
des unités monétaires respectivement M.A et M.B.
L'unité
quant à elle se mesure par le rapport de coefficient de croissance réelle de
production des biens et services échangeables P.A et P.B. Ainsi les indicateurs
d'inflation monétaire seront donnés par : M.A/P.A et M.B/P.B.
Si
l'expansion de la demande intérieure est relativement moindre que celle de la
monnaie demandée, la balance de payements devient excédentaire, la masse
monétaire augmente plus que la demande intérieure en raison de l'accroissement
des avoirs extérieurs nets. Le taux de change se prête à une réévaluation qui
peut conduire à l'appréciation de la monnaie nationale.
Le
taux de change est aussi fonction du rapport des niveaux des prix dans les pays
respectifs. Un pays exposé à la concurrence internationale doit faire le
nécessaire pour maintenir sa compétitivité. Ainsi, lorsque le pays a des coûts
de production qui croissent plus vite que ses partenaires, cela entraîne une
détérioration du rapport : Pi/Px où
Pi
= le prix à l'intérieur et Px = le prix à l'extérieur.
Cette
détérioration entraîne une augmentation de la demande de monnaie et par-dessus
le marché une modification du taux de change, ce qui fait qu'un pays dont les
coûts augmentent rapidement que ceux des autres, devient moins compétitif et
perd les parts de marché au détriment de sa balance commerciale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire